Insémination artificielle 70 ans de paillettes
L’union des coopératives d’insémination Allice (ex-Unceia) fête ses 70 ans cette année. L’occasion pour elle de revenir sur l’évolution de la sélection animale, et de mettre en avant les innovations du secteur. Lors d’une conférence de presse, le 31 janvier 2017 à Paris, son président, Michel Cetre, et son directeur, Xavier David, ont donné quelques chiffres sur ce secteur.
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Les 58 coopératives (10 entreprises de sélection et 48 entreprises de mise en place) affichent un chiffre d’affaires en ruminants de 380 millions d’euros (M€). Ce sont plus de 7 millions d’IA bovines, 816 000 IA ovines et 73 000 IA caprines qui sont réalisées chaque année. À côté, le secteur offre l’accès à des technologies de pointe comme le génotypage et du conseil.
Le génotypage plébiscité
La crise a eu un impact sur les achats de semence sexée par les producteurs, deux fois plus chères que la semence classique. En revanche, elle n’en a pas vraiment eu sur le génotypage, qui continue à s’implanter dans les élevages. En 2016, 135 000 génotypages ont été réalisés, dont 105 000 en races prim’holstein, normande et montbéliarde. Le reste concerne les petites races laitières et certaines races allaitantes.
« Ce sont 5 à 10 % des éleveurs qui l’utilisent aujourd’hui, s’est félicité Michel Cetre. Pas seulement des sélectionneurs, mais aussi des producteurs de lait, pour son intérêt économique. » Le coût d’un génotypage pour l’éleveur est aujourd’hui de 40 € environ ; il a été divisé par trois en quelques années, « et ça devrait continuer », a lancé Xavier David.
En revanche, pas question pour Allice de s’engager dans la méthode de découpage du génome Crispr. « Il y a un potentiel énorme, mais on est en phase d’observation. Elle soulève des questions, comme il y en a eu pour le clonage, et il y a un vrai devoir de vigilance et des questions éthiques qui se posent, a-t-il expliqué. Nous attendons un cadre juridique. Et l’acceptation sociétale est nécessaire. »
La France n’a pas à rougir de sa place au sein de l’Europe. « Elle réalise la moitié des génotypages européens et dispose, grâce au partenariat européen Eurogenomics, de la plus importante population de référence en holsteins au monde », a souligné Michel Cetre.
Un marché mondial trusté par l’Amérique du Nord
La place de la France, et au-delà de l’Europe, est nettement plus faible sur le marché mondial. Même si les coopératives hexagonales ont exporté 2,8 millions de doses de semences bovines l’an dernier, pour un chiffre d’affaires de 12 M€ (embryons inclus).
« Ce sont les entreprises d’Amérique du Nord qui détiennent 75 à 80 % du marché mondial de la semence bovine », a expliqué Xavier David. Il s’agit essentiellement de doses holsteins. « Il faudrait un label européen, et que les pays de l’UE se regroupent pour aller les concurrencer sur le marché mondial. »
À cette occasion, les dirigeants d’Allice ont aussi présenté les temps forts de l’année. À commencer par l’assemblée générale d’Allice le 8 février 2017, suivie d’une journée de conférences-débats sur le thème du numérique le lendemain, et de l’inauguration d’un nouveau centre de formation à Nouzilly, le 12 mai.
Outre ces réjouissances, Allice devra aussi participer tout au long de l’année à la mise en musique du règlement zootechnique européen (RZE) et affronter tous les bouleversements qu’il induira probablement.
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